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Noorassur : Une assurance hallal, mais pas sans risque

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La ferveur musulmane progresse et, avec elle, les affaires, notamment en matière financière. Sonia Mariji, 43 ans, l’a bien compris et vient d’ouvrir à Chelles (77) sa première agence d’assurance islamique sous la marque Noorassur. La première pierre d’une franchise d’assurance « hallal » qui devrait compter plus d’une vingtaine d’agences d’ici à la fin de l’année.


À l’origine de ce projet, assure-t-elle, une prise de conscience personnelle : « Le krach de 2008 était une crise de cupidité. J’ai alors pris conscience que les choses ne pouvaient plus continuer ainsi. Je suis musulmane: j’ai cherché une manière plus éthique de faire de la finance. »

Le marché est mûr, pense Sonia Mariji. D’abord parce que les musulmans en Europe, et notamment en France, sont de plus en plus nombreux à vouloir revenir à une pratique plus stricte de la loi musulmane. Or celle-ci interdit le prêt à intérêt et l’usure, ce qui exclut en théorie tout investissement dans des produits à intérêt garanti comme les produits obligataires.

Est aussi proscrit le fait de gagner de l’argent sur le malheur des gens, donc si assurance il y a, elle est fondée sur la solidarité et de type mutualiste et interdit de facto le principe de l’assurance décès ; l’investissement dans des secteurs « haram », impurs, comme l’industrie porcine, bien sûr, mais aussi la drogue, l’armement, etc. est prohibé.
Or, depuis quelques années, des contrats « hallal » existent déjà en Europe, notamment un contrat d’assurance-vie de Swiss Life. C’est ce produit que Sonia Mariji va d’abord vendre sur le site Noorassur qu’elle crée. La demande étant au rendez-vous, elle transforme donc l’essai en créant des agences sous franchise qui vont proposer dorénavant aussi bien de l’assurance-vie qu’une assurance complémentaire santé et des assurances maladie, accident, rapatriement des corps et même préparation du pèlerinage à La Mecque.

Exposé aux aléas du marché

Conformément aux règles de la finance islamique, les produits proposés sont soumis à un Sharia Board constitué de théologiens formés à la finance, et dont les noms et les CV sont dûment présents sur le site de Noorassur. Les clients ? La cible porte plutôt sur des petits entrepreneurs, des commerçants et tous ceux que peut attirer le discours aussi religieux que rassurant de ces assureurs d’un type nouveau.

Or, c’est au niveau de la sécurité qu’à notre avis le bât blesse : d’abord sur les capacités de contrôle du Sharia Board. Qui surveille ces as de la finance et de la sharia, souvent installés en Arabie saoudite ou ailleurs ? Ensuite sur la structure des produits eux-mêmes. Faute de pouvoir investir dans des contrats obligataires, dits « en euros », ils sont directement exposés aux aléas du marché.

Si la Bourse grimpe, tant mieux, sinon tant pis : pas de capital garanti. Pour entrer dans le cadre des exonérations fiscales de l’assurance-vie, ils doivent de plus être investis au moins huit ans, ce qui peut être long quand on voit fondre ses économies. La foi n’étant jamais une garantie de retour sur investissement, mieux vaut se montrer prudent. Même musulmane, la finance reste la finance…

Le Point

(Merci à Ubu)


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